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    À l'occasion du centième anniversaire de la naissance d'Helmut Newton, l'historien de l'art Matthias Harder consacre un ouvrage dédié aux photographies peu connues du célèbre photographe de mode. Publié chez Taschen, ce magnifique livre rassemble plusieurs centaines de clichés en couleur comme en noir et blanc.

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    Dans la grisaille du milieu urbain et, à plus forte raison, dans la pauvre lumière de la périphérie, il est bon de rêver à des pays de ciel bleu, de fontaines et de pétanque sous les platanes. Mais parler du Kremlin-Bicêtre et de la côte de Villejuif à la terrasse d'un café du cours Mirabeau à Aix-en-Provence, c'est beaucoup moins banal.
    Blaise Cendrars ponctuait la fin de ses phrases par un : "C'est comme ça", indiscutable.
    Il me racontait comment fonctionnait le territoire zonier au temps de ma petite enfance, une jungle avec ses lois féroces.
    Je connaissais déjà l'histoire de l'appariteur venu apporter quelques convocations et qui était ressorti tout nu. Son bel uniforme avait dû faire l joie des gosses qui, vraiment, avaient bien besoin de textile. J'avais assisté à des bagarres de ruelles. J'étais dans le cercle des spectateurs. Certains donnaient des conseils de technicien : Cogne-lui la tête par terre!
    Ce n'était guère qu'une cité de transit, comparée à la zone qu'avait connue mon aîné. Une réserve de chiffonniers, de misérables et de malfrats de tout poil, en pleine sauvagerie.
    J'ai bien aimé sa façon de répondre en grognant au salut d'un conservateur en costume folklorique de félibre... qui avait interrompu son monologue.
    A cette époque, pratiquer la photographie n'était pas particulièrement glorieux. Cendrars n'était pas d ceux qui passent le pouce pour savoir si la carte de visite est gravée. Il accordait la priorité au potentiel d’énergie indispensable à ceux qui ne peuvent s'abriter derrière les disciplines académiques.
    Lui n'a ps qualifié de "populistes" les images faites en déambulant dans les rues... Je lâche ce chien de ma chienne pour Aragon. Passons.
    Mes photographies, brutes de décoffrages, plaisaient à Cendrars. Il me l'a dit.
    "Nous allons faire un livre."
    A distance, il m'a téléguidé.
    L'homme riche, celui qui peut tout acheter, ne peut s'offrir un aussi beau cadeau que celui apporté un beau matin par le facteur de Montrouge.
    Imprimé, relié, avec, de surcroît, mon nom sur la couverture, le livre, La banlieue de Paris, avec son texte éblouissant. C'est bien simple, il a fallu que je m'y reprenne à deux fois pour le lire tellement j'étais ému.
    Si la magie va se nicher quelque part, je ne vois rien de plus convenable pour elle que les recoins où viennent se blottir les solitaires pour écrire, dessiner ou composer.
    La cuisine-tanière de la rue Georges-Clemenceau avec l'ampoule nue qui pendouillait au-dessus d'une table en bois blanc était un de ces refuges respectables. C'était en 1945, L'homme foudroyé venait de paraître.Combien de nuits ont été nécessaires pour libérer ce torrent de souvenirs vécus ou rêvés? Cendrars m'a offert le premier exemplaire avec, en travers de la page de garde, une dédicace à faire mourir de jalousie tout un troupeau de collectionneurs. (*)
    Le baron Mollet a longtemps promené son titre de secrétaire d'Apollinaire. L'humoriste Cami était officiellement l'ami de Charlie Chaplin. Je ne veux pas faire profession d'avoir connu Cendrars.
    La table de bois blanc, l’abat-jour avec le papier collé pour protéger ses yeux, le jardin paradis de Saint-Segond, zut! je me les garde.

    * A l'ami Doisneau, photographe zonier, Beauceron, qui retrouvera le Kremlin-Bicêtre et N.-D. de Chartres au tournant de quelques pages et qui est le premier à qui j'écris une dédicace dans un exemplaire de l'Homme foudroyé.
    Avec ma main amie. Blaise Cendrars.
    19 octobre 1945 - Aix-en-Provence

    "A l'imparfait de l'objectif" Robert Doisneau

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